9 Octobre 2015
Point de vue santé, je vais de mieux en mieux. Mais il reste des zones d'ombre. Tous les jours je fais la check-list de mon état: physique, mental et émotionnel. Et depuis quelques semaines, le mental reprend lui aussi des forces. Sauf qu'à redevenir lucide sur certains aspects, ceux qui sont déficients sont difficiles à accepter.
Outre mes problèmes de concentration que je tente d'apprivoiser en ce moment en faisant du macramé, je découvre à stupeur que ma mémoire à court terme est défaillante.
Passé le stade de la panique, assez rapidement ma foi car je refuse de vivre dans la peur, je tente de trouver des béquilles pour vivre en attendant qu'elle revienne.
Par contre, c'est chiant. Désolée, je ne trouve pas d'autre mot plus poétiquement approprié. Je passe un nombre de minutes considérables chaque jour à chercher les objets que je viens de poser, les actions que je venais d'entamer.
Bien sûr cela m'arrivait aussi avant. Mais pas aussi souvent. Car j'avais pris l'habitude de ranger les choses à leurs places, ce qui me vaut la réputation de fille organisée. Tout cela parce que je n'aime pas perdre du temps inutilement à chercher.
Comme le disent les anciens: une chose à la fois. J'applique depuis 9mois cette règle de pleine conscience et les résultats sont salvateurs. Mais ça ne fonctionne pas toujours.
Ma mère me disait souvent petite de faire le trajet en sens inverse pour me souvenir. Et la mémoire me revenait.
Le soucis aujourd'hui, c'est que j'oublie le trajet. J'ai beau tenter de visualiser le chemin, l'action, les gestes, ça ne m'y arrive pas. J'ai beau marcher à reculons dans l'appart, j'ai des trous de mémoire. De plus en plus gros. Mes journées ressemblent à du gruyère.
Alors en attendant, je prends mon mal en patience: je ne m'énerve plus, j'abdique, et j'attends de croiser à nouveau l'objet sur mon chemin.
Si c'est ça le lâcher-prise, alors voilà bien une drôle de méthode pour apprendre à le pratiquer!