J'ai testé...le co-voiturage

un peu ancien, mais quel slogan!

Chaque fois que j'en parle, je reçois toujours deux réactions: "mais tu n'as pas peur?" ou bien "ha oui! c'est génial pas vrai?". Les goûts seraient-ils binaires?

Personnellement, j'ai testé et approuvé depuis quelques années maintenant. Aujourd'hui cela fait partie de mon mode de fonctionnement. Parce que sans voiture ni carte 12-25, il faut être Crésus pour voyager. Parce que la voiture dans certains cas, c'est quand même plus rapide. Parce que si on va tous au même endroit, c'est quand même plus écolo. Et parce que des gens différents dans une auto, c'est quand même rigolo.

Bien sûr il y a de mauvaises expériences. Mais pour ma part, rien de dramatique jusqu'à présent. Pas de fou du volant, pas de malade des transports, pas d'odeur suspecte. Au pire, un silence. Qui peut être long et pesant pour une bavarde. Mais regarder défiler le paysage, c'est aussi un des bienfaits du voyage.

Sans co-voiturage, il y a certains grands trajets que je n'aurais pas fait. Mais avec des compagnons de voyage, la route parait plus légère. A la saison des festivals, j'ai rencontré des folkeux avec qui j'ai partagé bien plus que quelques heures sur le bitume. A la période des grands ponts, j'ai transporté des exilés qui m'ont parlé avec tant de ferveur de leur terre tant aimée. J'ai fait des trajets de week-end avec les même personnes. Avec qui nous avons échangé nos questions et inquiétudes à l'aller, et nos soulagements et joie au retour. J'ai rencontré des gens qui ne savaient pas ce qui les attendaient à l'arrivée. Mais par le co-voiturage, ils étaient déjà dans l'expérience du voyage.

Parfois il faut faire des détours. Avoir quelques connaissances en Tétris. Et toujours savoir perdre son temps. Car si perdre un quart d'heure, trente minutes ou une heure selon les aléas du voyage, est inconcevable pour les adeptes de la ponctualité, ce temps passé avec l'autre est infiniment plus riche quand il est partagé.